C’est une invitation poétique et vibrante que nous propose Ange Dakouo avec l’exposition « Ce Rythme, mon Esprit, une Discorde », visible du 17 octobre au 23 novembre 2024 à la galerie Afikaris (Paris). Ce voyage artistique nous emporte au cœur des valeurs de l’amour et de la solidarité, dressées comme des remparts face aux divisions.
Dakouo, imprégné de la tradition malienne et fils d’imprimeur, revisite l’art ancestral des chasseurs dozos. Ses œuvres puisent dans la symbolique des amulettes protectrices, qu’il réinvente en les façonnant avec des pages de journaux pliées et enroulées dans un maillage complexe de fils. À travers cet assemblage patient et minutieux, il fait émerger des tapisseries et des installations monumentales.
En pénétrant l’exposition, les visiteurs sont accueillis par la voix emblématique de Charlie Chaplin. Les mots vibrants du dernier discours du Dictateur résonnent dans l’espace, se mêlant aux propres pensées de Dakouo projetées sur les murs. Inspiré par ce monologue chargé d’espoir et de défi, l’artiste tisse une ode aux valeurs humaines les plus profondes. Ce discours, tantôt murmuré, tantôt éclatant, transforme la salle en un lieu de rébellion pacifique, où l’art défie l’intolérance et la haine.
Les installations d’Ange Dakouo se déclinent dans une palette de noir, blanc et rouge, choisie avec soin pour accompagner cette puissante narration. Le noir et le blanc s’opposent en une danse où l’ombre et la lumière incarnent les dualités de notre monde. Le blanc, porteur d’espoir et de paix, se détache du noir, qui suggère les forces oppressives menaçant l’harmonie. Le rouge, enfin, s’immisce comme une alerte, à la fois signe de violence et équilibrant esthétique. Ce contraste saisissant interpelle les visiteurs et les entraîne dans une réflexion intense sur les luttes qui façonnent notre société.