Né d'une famille bourgeoise parisienne en 1901, Michel Leiris fut contraint par ses parents de suivre des études scientifiques alors qu'il était irrésistiblement attiré par la culture et les lettres. Dès 1918 il se mêle au milieu artistique, on le retrouve avec Max Jacob, Picasso, Apollinaire,..et découvre la folie des nuits parisiennes des années 20, le jazz, le whisky, les boîtes de nuit et les chanteuses noires.
Michel Leiris fit son service militaire au Fort d'Aubervilliers et le termina à l'institut Pasteur.
C'est en 1929 qu'il entre à "Documents", revue française qui ne fut publiée qu'à 15 numéros entre avril 1929 et janvier 1931, où il fut secrétaire et fit la rencontre décisive, de Marcel Griaule, qui le propulsa dans sa carrière d'ethnographe.
C'est en effet en 1931 que Michel Leiris est officiellement recruté, en lieu et place de Luis Bunuel qui refusa le poste, par le chef de la mission, Marcel Griaule, en tant que secrétaire archiviste pour la Mission ethnographique, "la "Mission Dakar-Djibouti", alors qu'il ne possédait aucune connaissance en la matière.
Son rôle: la tenue du journal de bord de la mission, qui sera publié sous le titre "L'Afrique fantôme".
La Mission Dakar-Djibouti comprenait 6 personnes, Marcel Griaule, instigateur du projet, Jean Mouchet linguiste, Jean Mouffle ethnographe, Marcel Larget naturaliste, Michel Leiris, et Eric Lutten cinématographe.
Le but de cette mission était de traverser l'Afrique d'Ouest en Est du Sénégal à l'Ethiopie afin de collecter des données ethnographiques. Mais aussi et surtout, ce projet scientifique n'en était pas moins politique et économique pour l'état français qui le commanda avec l'espoir d'asseoir sa position en Afrique et tenter de contrer l'influence britannique en Afrique de l'Est. Cette expédition démarra le 12 juin 1931 de Dakar pour aboutir le 30 janvier 1933 à Djibouti.
Les fruits de cette mission, c'est: +/- 3.000 objets acquis auprès des populations locales et qui furent déposés au musée d'ethnographie du Trocadéro, plus de 1.500 mètres de films et des centaines de fiches manuscrites.
De retour à Paris, Leiris se réinstalle chez sa mère, avec sa femme. Il continue a être passionné d'ethnographie et prend la responsabilité du Département d'Afrique noire du musée du Trocadéro. C'est alors en 1934 qu'il publie "l'Afrique fantôme" chez Gallimard, un magnifique reportage sur le quotidien et les conditions de travail des chercheurs de la Mission Dakar-Djibouti.
S'en suit quatre années d'études, histoire des religions, sociologie, ethnologie, pour aboutir à l'obtention d'une licence de lettres. Dès 1938 il est nommé directeur du Musée d'histoire naturelle, puis engagé comme chercheur au CNRS.
Mélancolique et angoissé, Michel Leiris fait une tentative de suicide en 1957 et reste quatre jours dans le coma.
En 1961 il est promu maître de recherche au CNRS. Sept ans plus tard en janvier 1968 il est nommé directeur de recherche au CRNS.
En 1980, Michel Leris refuse le Grand prix national des lettres qui couronne un écrivain ayant contribué au rayonnement des lettres françaises.
En 1984, Leiris fait don au Centre Pompidou de sa collection de peintures et sculptures (Picasso, Bacon, Miro, Klee, Braque, Giacometti....)
Michel Leiris décède d'une crise cardiaque le 30 septembre 1990 dans sa maison de campagne dans l'Essonne.