Dans l’émission « Le cours de l’histoire » sur France Culture, Xavier Mauduit invite différentes personnalités pour discuter d’un thème historique choisi. Le sujet porte ici sur les civilisations africaines et la façon dont l’Afrique conçoit son passé.
Les œuvres d’art africaines sont particulièrement appréciées, chargées d’histoire ou de magie, elles fascinent le grand public. Que ce soit à la vitrine des galeristes ou dans les plus grands musées occidentaux, ces objets sont exposés tels de véritables bijoux. Pourtant, les œuvres africaines portent toujours la spiritualité avec laquelle elles ont été créées et le visage des civilisations qui en sont à l’origine. Pourquoi cet art nous passionne tant et quel regard les africains portent sur celui-ci ?
Un rapide bout d’histoire avec François-Xavier Fauvelle:
C’est au 15ème siècle que se déroule un des plus grands échanges commerciaux entre l’Europe et l’Inde : pour voyager d’un pays à un autre, on passait par le sud de l’Afrique. C’est là que des scientifiques naturalistes ont rencontré Sarah Baartman. Les explorateurs, fascinés par cette femme khoi, l’ont emmené en Angleterre, puis en France, où elle était exhibée tel un animal rare. Sarah Baartman fut ensuite disséquée afin de déterminer son origine. Une véritable scène de crime, la victime, ensuite appelée « Vénus Noire », venait de la ville du Cap en Afrique du sud. Les explorateurs occidentaux des 15ème et 16ème siècle ont alors colonisés une grande partie de l’Afrique.
C’est bien plus tard, dans les années 50, qu’une prise de conscience apparaît. Un questionnement sur l’histoire africaine et sur l’humanité en général. En effet, le passé africain n’est pas disponible : il n’existe pas de service archéologique ou de musées. En outre, certains politiques font de cette disparité un usage fallacieux en créant un passé fantasmé, une idéologie propre mais inexistante.
Pourtant, l’histoire de l’Afrique se doit d’être connue. Les civilisations africaines ont adopté des trajectoires bien différentes des européens et refusent l’homogénéisation, qu’elle soit linguistique, politique ou culturelle. Par ailleurs, dans les années 60 s’est formé un mouvement issu du Black Power : l’afrocentrisme. Il s’agit d’adopter un regard particulier sur le monde, basé sur l’Afrique. La diversité et les différentes formes évolutives des anciennes civilisations africaines ou des populations actuelles est une véritable leçon d’histoire pour les occidentaux.
Source : franceculture.fr